Résidence du 15 au 23 juillet 2019
Sortie le lundi 22 à 18 heures
projet de théâtre chorégraphique d’après Saint Julien l’hospitalier de Flaubert.
“Il était en chasse dans un pays quelconque, depuis un temps indéterminé, par le fait seul de sa propre existence, tout s’accomplissant avec la facilité que l’on éprouve dans les rêves.”
Saint Julien l’hospitalier
Ce récit a tout d’une vision d’apocalypse.
Il interpelle l’époque.
Il nous envoie une missive cruelle : assassiner père et mère pour trouver… grâce.
J’imagine Flaubert le gueulant de toutes ses forces pour en éprouver le style et le
rythme parfaits dans son gueuloir (cette pièce close, dans laquelle Flaubert, à tue tête,
a crié et malmené ses textes, les exerçant à l’oralité.)
Je l’associe librement au cinéaste arménien Paradjanov, à son film Sayat-Nova , la
couleur de la grenade, inspiré par la peinture et les miniatures orientales du Moyen
âge; tout comme Flaubert a trouvé l’inspiration de sa nouvelle, en regardant les
images primitives des vitraux de la cathédrale de Rouen.
On ne se défait pas facilement des images cruelles et violentes décrites par Flaubert.
Elles s’impriment dans le mental avec la force d’énigmes symboliques.
Le temps.
L’écho permanent à d’autres temporalités. Moyen âge, Grèce Antique, 19ème siècle.
Dieux grecs et Christ.
Ce syncrétisme permanent renvoie à l’âge contemporain.
Un danseur. Une DJ. Une actrice.
Nous nous emparons de l’écriture de Flaubert, de son ornementation bruyante pour
dresser le portrait de ce qui nous touche à travers ce Saint Julien. Le conte est là,
déjoué, déguisé, en nouvelle. Quels autres récits convoquent en nous la nouvelle de
Saint Julien? A quoi fait-elle écho ?
Flaubert passe comme Orphée, les limites, dans le style et par le style. Qu’est-ce qui
nous traque et que traquons-nous dans ce Saint Julien?
Tout comme la littérature d’apocalypse est une littérature de résistance nous
cherchons à transformer le plateau, à l’inventer dans sa modernité, par les médias de
la voix, du corps et de la musique.
Bénédicte Le Lamer
L’ « Association b&n »
Avant d’être constituée en compagnie en avril 2016, l’Association b&n a existé sous
la forme d’ateliers ( « Les Ateliers Utaûra ») donnés régulièrement pendant deux
années, dans différents lieux ( le 104 à Paris; la fonderie/ Théâtre du Radeau au
Mans). Créés à l’initiative de Bénédicte Le Lamer, ces ateliers réunissaient
comédiens, danseurs, musiciens et visaient à inventer une pratique régulière pour les
interprètes quelles que soient leurs disciplines. Différentes matières textuelles,
oeuvres littéraires, cinématographiques, photographiques étaient explorées.
Très rapidement la rencontre avec Nathan Freyermuth est déterminante et scelle
l’évidence de se constituer en compagnie afin de créer des spectacles où la danse
confronte le théâtre. Une manière de retourner sur les pas du plasticien Robert
Rauschenberg et de ses « Combines » ( Associations) qui cherchaient l’intervalle
entre l’art et la vie.
Le travail initié avec Marion Faure qui invente en live le son des spectacles inscrit
la musique électro comme un partenaire essentiel.
“Voi mortali” est le premier volet d’un dyptique consacré à Cesare Pavese.
Plusieurs résidences à la Ménagerie de Verre (Paris), à Lyon (La Ruche), au Mans
( la fonderie/ théâtre du Radeau), à la Rochelle ( Les éclats chorégraphiques), à
Sainte Croix Volvestre (Les Bazis), ont permis qu’il voit le jour avec deux
représentations en juillet 2017 au Théâtre de verdure de Tourtouse et au Château
de Seix en Ariège.
“L’Inconsolable”, deuxième volet consacré à Pavese est présenté lors du Festival
Etrange Cargo, les 23 et 24 mars 2018 à la Ménagerie de Verre, Paris.
Le spectacle a été repris les 21 et 22 septembre 2018 aux Quinconces-L’espal/
Scène Nationale du Mans lors du Festival Autre regard.
Equipe pour L’hôte :
Marion Faure ( Son )
Eric Fassa ( Scénographie et lumières )
Nathan Freyermuth – Lee Davern – Alexandre Bachelard (danse)
Virginie Gervaise (costumes)
Bénédicte Le Lamer ( Conception et mise en scène )