Bonjour à toutes et tous,
En arrivant dans ce coin du Limousin, il y a 18 ans (!), ne connaissant pas la région, nous avions entendu dans le nom « Creuse », le creux. Un espace pour des possibles. Celui de faire des choses en dehors des logiques d’addition et de saturation. Nous avons appris, depuis, que ce territoire et ses entours étaient loin d’être creux… mais il n’en reste pas moins que c’est, et c’est devenu (ou ça reste, c’est selon), un bon endroit pour creuser.
L’hiver, pour nous, c’est justement l’espace du creux, où tout peut arriver qui soit nouveau et/ou « à nouveau ». C’est en tout cas, l’espace pour renouveler.
J’ai parfois eu la sensation que cette saison est pour Lavauzelle, sur le mode des grands cétacés, le moment d’une “prise d’air” avant un été de plongée continuelle (ce n’est pas par hasard que l’on parle d’ateliers « immersifs »).
Or, nous aimerions à l’avenir, petit à petit, y déroger. Créer des possibilités d’expression en hiver, avec des alliés, avec des locaux de plus en plus adaptés à toutes les saisons… afin, l’été, de ne pas acquiescer trop systématiquement à l’appel de l’intensité.
C’est-à-dire que nous voudrions dés-intensifier l’été.
Et ouvrir les autres saisons à des traversées, présences, chantiers, expériences.
Et cependant, et sans contradiction… la projection des activités estivales se remplit petit à petit
L’année a commencé pour nous, et pour une part de la constellation lavauzellienne, par une première qui est une présentation publique du labo Penthésilée, faisant suite à la résidence de l’été dernier, constitué autour de Jorge Parente et de la tradition de Zygmunt Molik « Voice and body ». Nous avons présenté le travail sous une forme « complète » à la Guillotine, à Montreuil, le 4. J’ai pioché dans ce texte un mot sous lequel j’ai cru bon de placer l’année qui s’ouvre : « irréfrénée ».
On profite donc du pivot de l’année, que l’on vous souhaite belle, fertile, désaturée, et irréfrénée… pour dessiner la constellation de ce qui a été en 2024, et de ce qui sera en 2025.
Rétroviseur : désannonce de l’année 2024
La tornade de la saison 24 à Lavauzelle a été faite :
- D’une formation professionnelle AFDAS menée à Paris avec les groupes Tempvs Fvgit (Corse) et Uliana Horbachevska (Ukraine), avec la compagnie IPAC. En marge de cette formation ont eu lieu des concerts avec Uliana Horbachevska, Sofija Leshyshak, Jean-François Favreau, Victor Parente, Valérie Vivier…

ph. Telmo Pinto
d’expérimentations multiples dans la forêt avec les copines de la Boutique des idées (avec Carole Chausset / Les écorcés, avec le dessinateur-paysagiste Yoann Bit-Monot, les artistes Pascal Delétage, Shuling Liu, Asaf Bachrach, Elsa Lacascade, Léa Genet…)

de travaux d’invention permanente, de présences successives – Manon Cazes/Cie Virago (atelier « corps et voix », athlétisme de la bienveillance), Pietro Varrasso (bienveillance bis, et cette année, pour la première fois, fonction de chef menuisier).

Merci à Catarina, Ludovic, Mathilde, Vincent, Marion, Valérie, Antonio, Miguel, Pietro, Manon, Marjolaine, Isabelle, Marie-G, Andrea, le-chauffeur-de-chez-Boudard…

- de la poésie des ateliers d’Ephia Gburek (danse « géologique » et – grâce à Vincent Valente – chromatique), Soledad Zarka (composition instantanée de plateau et de musique, et magie de la présence), Rita Piga (Chant Sarde et générosité)…
- … et le retour de Soledad « bras vides, bras pleins » pour une résidence en septembre.
- de la prose cinématographique et documentaire de Maude Soubeyrand avec Embrasse la terre pour semer des étoiles.

- De tournées intensives (11 dates !) de l’ensemble In vivo, en voiture, à pied, sous la pluie… sur les thèmes du chemin, de la guerre…
- L’accueil de l’infinitésimal musique de Thomas Bonvallet pour un projet de concert-convalescence, Thomas ayant un problème d’hyperacousie de douleur (à Chalendeix)
- Le lancement du projet de musique/danse Songlines, avec la musicienne Gwennaëlle Roulleau, qui travaille la « plastique du rêve » (accueil à la Broussaille – merci !)

- La présence (résidence) de la comédienne/musicienne Fenya Abraham et de la metteuse en scène Nasrin Pourhosseini autour d’Etty Hillesum
- Le retour, confirmant une histoire commencée il y a 10 ans à la Métive, de la photographe Nolwenn Brod.
- L’accueil du navire de Je suis le vent, Cie La Méduse / R Prestigiacomo.
- Les ateliers de Jean-F Favreau, dont le très beau stage de chant Corse au château de Ligoure et notamment un déplacement – à deux reprises – au Portugal.
- La découverte de l’évidence de Camille Mandleur, chanteuse praticienne de la polyphonie bulgare
